Janine Couget, Secrétaire

• Exposition organisée tous les ans dansl'abbaye de Vaucelles sur la commune de Les rues des Vignes à une quinzaine de kilomètres de Cambrai, par la Société Anonyme dont Madame Lagoutte est Président-directeur.

• L’exposition utilise les trois grandes salles de l'Abbaye, architecture exceptionnelle du XII° siècle.

L’exposition elle-même se trouve dans la Salle des Moines dont la surface est de l’ordre de 800m² et qui contient dix énormes piliers soutenant les voûtes. Elle est décorée cette année de toiles de grandes dimensions dues à Henriette Lecoufle : L'environnement de pierre et le grand espace leur conviennent parfaitement. Les deux salles voisines sont respectivement réservées aux stands de vente ainsi qu’à l’espace restauration, et à l'artisanat. • Présence d’un professionnel français : Marcel Lecoufle, et de cinq producteurs étrangers : Ratcliffe et Mac Beans (Sussex) de Grande Bretagne, '' L'Amazone'' de Charleroi en Belgique, Riboni de Varese en Italie, les établissements Flor Brasil (Maison Pfister) au Brésil ; de deux associations d’amateurs : ''Orchidees 59'' et un club belge ''Vlaamse Orchideeenvrienden'' et des Serres du Sénat, placées aussi dans la catégorie amateur parce qu'elles ne font pas de commerce. Comme l'a dit l'un des membres du jury on pourrait qualifier ces dernières d’'amateurs professionnels'', les autres étant alors des ''amateurs fous''.

• Le jugement est organisé par les organisateurs de l’exposition, le jury est constitué de Pierre Bertaux, président, ainsi que d’un autre représentant des serres du Sénat, de deux Belges flamands : Ryk Neyrinck et Theo Vreugde, et de trois membres de l'A.F.J.O.: Janine Couget, Romain Maillard et Claudie Roguenant. S’y sont joints sur la fin, deux représentants des jardins de la ville de Paris. Le jury s'est réuni le vendredi entre dix et onze heure et les récompenses furent annoncées par Pierre Bertaux au moment de l’inauguration par les personnalités officielles, peu après midi (c'est à dire que les choix ont dû être rapides et les discussions brèves !).

Palmarès

Les prix du plus bel ensemble floral amateur

Les deux stands amateur sont assez différents, l'un beaucoup plus vaste et beaucoup plus fourni que l’autre avec, dans le haut à gauche, une fort belle flaque blanche faite de deux énormes Dendrobium delicatum et d'une Coelogyne cristata sortant d'une corbeille. C’est pourtant le plus petit, entourant un pilier, qui est récompensé, la qualité de ses plantes étant nettement supérieure ainsi que sa lisibilité.

Les prix du plus bel ensemble floral producteur

Les deux stands professionnels primés sont tout aussi différents. Celui de Ratcliffe est très structuré avec un fond de gros bambous assemblés en un dessin géométrique bien symétrique et une grande variété de plantes de très belle qualité, en particulier bien sur, des Paphiopedilum et des Phragmipedium. Dans le stand de l’Amazone le parti est pris de originalité et du modernisme : tous les supports en palettes et cagettes de bois sont bruts et les plantes sont présentées en vrac dans des caisses comme sur un quai de débarquement. II y a en réalité une grande recherche de chromatisme qui se confirme par l'arrivée (une heure trop tard, hélas !), d’un gigantesque pot de Dendrobium aux nombreuses grappes jaunes retombantes qui, placé tout en haut du stand lui donne une allure majestueuse.

Description rapide des stands non primés :

Droit devant en entrant, les Serres du Sénat occupent une surface d'environ 50m² délimitée par quatre piliers. Pour occuper une telle superficie : des orchidées, des fougères et de grandes plantes vertes dont les feuilles très luisantes accrochent la lumière et nuisent un peu a la prestation des orchidées. A droite, le stand de Mac Beans est fait exclusivement de fleurs coupées (de longues hampes de Cymbidium en grande majorité) rassemblées par couleurs et se détachant sur des fonds de draperies légères. Au fond de la salle, toujours à droite, le stand de Marcel Lecoufle : un assez petit nombre de superbes plantes très bien mises en valeur dans un décor classique, réussi mais peu innovant. A gauche, le stand de Pfister parait un peu misérabiliste avec ses trois troncs secs et peu garnis.

On voit bien qu'il s’agit ici d’un jugement d’exposition et non d’un jugement de table : les deux Phragmipedium, fort beaux par ailleurs, sont amputés chacun d’au moins une fleur, la plus belle miniature n’est pas étiquetée d'où sa dénomination ''sp.'', et '' la plus belle plante de l’exposition '' exhibe sur la gauche une feuille bien jaune !

On revient à l'idée qu'il faudrait informer les amateurs qui veulent exposer une plante des quelques règles simples à suivre.

A propos d'étiquetage, comparons les techniques (elles sont décelables sur les photographies).

Sur le stand des serres du Sénat, les étiquettes sont en plexiglas transparent et le nom de la plante est écrit en blanc; elles passent très inaperçues mais ne sont pas toujours parfaitement lisibles.

Au stand de Marcel Lecoufle, elles sont très grandes, d’un jaune fluorescent et portent, outre le nom de la plante entièrement en lettres majuscules, le nom de Marcel Lecoufle en lettres manuscrites et Ie mot orchidées en petites majuscules. Elles ont le mérite d'une grande lisibilité mais attirent peut-être trop le regard de par leur coloris, et le jeu des caractères employé ne semble pas très heureux, compte tenu des règlementations de nomenclature.

Sur le stand de Ratcliffe, les écritures sont noires sur fond blanc lisibles très correctement, elles ne ressortent pas de façon intempestive du fond, qui est sombre en général, et ne gênent donc ni la vue générale du stand, ni l'examen des plantes en particulier. Des trois exemples ici présents, c’est certainement le troisième qui est le plus recommandable.

Parmi les plantes remarquées, signalons: Dialaelia Snow Flake ‘Model’ blanc à 4 hampes, Oncidium obrazatum vaporeux, élégamment associé à un tillandsia usneoïdes en haut d'un pilier, Oncidium hastilabium portant une très haute hampe pas encore entièrement ouverte, Maxillaria pumila aux nombreuses petites fleurs brunes, Cirrhopetalum careyanum très beau specimen à plus de 12 fleurs mais aux feuilles malheureusement tachées, Diaphanante fragrantissima , Lockhartia micrantha (11), Phalaenopsis pallens, Nanodes porpax et plus habituels, Bletia hyacinthina (12) et Coelogyne cristata avoisinant sa variété hololeuca . A noter chez Pfister un '' Poliglossum pumilum'' (Je n’ai trouvé aucune trace de ce genre dans la littérature dont je dispose l).